« Partout où nous sommes allés, les arbres ont combattu avec nous, maintenant, nous voilà, la forêt qui brûle. » Armand Gatti

 Au mois de mars 2016 à la Parole errante, plusieurs collectifs (dont celui de la parole errante demain) expérimentent une programmation où se croisent et se questionnent poésie, politique, peinture, soin, théâtre, artisanat...

 

Cette programmation rend visible la multiplicité des réalités qui, à l'intérieur de la Parole errante, échangent et se changent, inventent et se réinventent, et constituent son identité.

 

Autant de manières de se rapporter à ce lieu, d'en avoir usage, que l'on soit une troupe de théâtre, un collectif d'habitants, une auteure, un peintre, une classe relais, un collectif militant, un réseau de réflexion autour du soin...

 

Elle révèle un lieu ancré dans son histoire, celle de l'équipe de la Parole Errante constitué autour d'Armand Gatti, et tourné vers des devenirs autres. Elle met en scène un dialogue.

 

Cette programmation rend visible un lieu en recherche de devenirs désirables.

 

Elle met en lumière, un lieu ouvert sur la ville, un lieu d'accueil et de visibilité pour des pratiques culturelles, sociales, politiques mineures ou plutôt moléculaires, seules capables de retisser des territoires d'existences et de luttes riches et nécessaires.

 

Elle rend visible la fonction prise par ce lieu au fil des années dans le territoire de Seine-Saint-Denis et le vide que laisserait sa fermeture programmée en juin prochain.


LA CANTINE DE LA PAROLE ERRANTE DEMAIN

 

Tout au long du festival, le collectif Parole Errante Demain expérimente une cantine pour les affamés, les passantes de Montreuil et d’ailleurs, un premier pas dans l'élaboration d'une futur cantine à la Parole Errante. Assoiffées de rencontres, curieux des lieux, venez partager des mets délicieux à prix libre.

 


 

 WEEK-END CARNAVAL

 

Chaque année, les rites de Carnaval célèbrent le renouveau. La fête envahit les rues, les hommes sauvages s’emparent de l’espace public. Dans un jeu subversif et éphémère, les rôles s'échangent, c'est le "Monde à l'Envers". En Amérique Latine et en France, le Carnaval est un théâtre de la société où la contestation s’invite. Au Brésil, la principale attraction touristique est aussi devenue le lieu de revendications sociales. En Uruguay, les Murgas ont servi de foyer de résistance pendant la dictature. En Bolivie, derrière le folklore s’organisent les revendications socio-politiques des minorités. À Marseille aussi, depuis 2000, le Carnaval de la Plaine et de Noailles, dénonce en fanfare la spéculation immobilière et l’escalade sécuritaire, avant de se retrouver en 2014 sous le coup de la répression policière. La Parole demain et Pico y Pala proposent des projections, des ateliers, un débat, des concerts en extérieur... et une surprise du soir.

 

 

Samedi 5 mars à partir de 15h :

 Ateliers masques et costumes : apportez vos chiffons, cartons, maquillages, et vos plus folles idées !

 Atelier chants de carnaval avec les chorales la Lutte Enchantéele Râle des foules et San Salvador  

 ...et surprises du soir

 

Dimanche 6 mars

14h30: film

Voz de murga de Micaela Dominguez Prost, Uruguay, 2013.

En Uruguay, la "murga" est un carnaval théâtral et festif, qui puise ses racines autant en Europe qu'en Afrique. 

Le documentaire suit les préparatifs de cette tradition qui, derrière les masques et les habits colorés, invite à la contestation politique.

+ Extraits video et présentation du carnaval de la Plaine et de Noailles à Marseille et du carnaval rural de Cochabamba en Bolivie.

17h Débat : "Le Carnaval subversif : un outil pour nos luttes actuelles ?"

En présence de Roberto Fernandez spécialiste du carnaval bolivien et de carnavaliers de Marseille et Montreuil.

19h Repas convivial avec le collectif des Baras

20h Concert-bal avec San Salvador (polyphonie occitane du futur) et Barricada Tropical (Cumbia carnavalesque).

 

 Venez masqués !

 


Lundi 7 mars

 

OUVERTURE DU MOIS « NOUS LA FORÊT QUI BRÛLE »

 

 19 h Vernissage de l'exposition : Une affiche pour mémoire.

 Retour sur les centaines d'affiches réalisées ces dix dernières années lors d'ateliers de sérigraphie menés par Stéphane Gatti avec les gens de Seine-Saint-Denis.

 20h30 Film : La forêt de la Berbeyrolle de Stéphane Gatti

 Retour à La Berbeyrolle, en Corrèze, lieu du maquis d’Armand Gatti pendant l’hiver 1942. Un long parcours, celui du jeune résistant, ses embuscades, son arrestation, sa condamnation, son évasion et la planque. Son seul bagage : des livres de Michaux, Gramsci, et Louÿs...

 


Mardi 8 mars

 20h30 Film : Le regard de la Chauve-souris de Stéphane Gatti

 

   Dès l’installation de la Parole errante à Montreuil, les éditions Verdier ont accompagné et publié les écrits d’Armand Gatti. Ils ont proposé à Hélène Chatelain de créer la collection russe Slovo. Ce compagnonnage  se traduit aussi par ce film : la tentative presque impossible de rendre compte de quelles rencontres, les éditions Verdier furent le fruit.  Seul peut être le banquet de Lagrasse  qui se réunissait chaque été pouvait témoigner de l’événement . Chaque année, Gérard Bobillier, un des responsables des éditions Verdier,  avait coutume d’inviter des philosophes, qui avaient été très proches politiquement, à se réunir pour parler sur un thème commun. Avant même de commencer à tourner, l’un d’eux, Christian Jambet nous avait averti : on n'interviewe pas un philosophe car pour faire de la philosophie, le philosophe doit être dans sa classe. C’est donc dans une classe que nous avons  rencontré Christian Jambet, Jean Claude Milner, Benny Lévy, Guy Lardreau et Marie Claire Galpérine.

 

 


 

 

JOURNÉES ARTS, SOINS, ET BOUTS DE FICELLE

 

« Je signe Brigitte »

 

Exposition des peintures de Brigitte Nêmes, le dimanche 13 mars 2016.

 

Brigitte est sortie à huit ans d’un mutisme supposé autistique, conséquences d'une vie passée à l’hôpital (général puis psychiatrique) grâce à Bernard, infirmier pas très porté sur la psychiatrie aliénante.

 

Devenue adulte, Brigitte s'est engagée dans une aventure artistique. Elle s’est mise à peindre, et très clairement sa peinture est élaboration. « Le voyage de la colère » : en ce titre-valise d’une de ses premières œuvres, elle nous prévenait: “Vous allez voir ce que vous allez voir.” C’est ce voyage que cette exposition-rétrospective permet de situer en ses étapes.

 

Autour et à propos de l'exposition mettant en perspective cet avènement subjectif par la peinture, peuvent s’interroger mutuellement pratiques artistiques et pratiques de soin. D’autres pratiques créatrices que la peinture sont sollicitées dans cette semaine pour manifester les alternatives à la chimiopsychiatrie et autres tentatives de réduire l’humain à ses comportements.

 

Il s’agit donc de mettre en valeur et en convergence des expériences artistiques faisant appel au génie propre à ceux qui se trouvent d’ordinaire disqualifiés sous le stigmate du “handicap”.

 

Mercredi 9 mars

 

14h - 16h : Émission Radio Tisto en direct de la Parole Errante sur les ondes de Radio Libertaire 89.4FM.

 

20H30 au Cinéma Le Méliès (Mairie de Montreuil) : Projection du film "Brigitte ou le chien qui aboyait à ma place" de Jean François Raynaud, en présence du réalisateur, suivi par un débat avec Brigitte Nêmes, Bernard Vandewiele, Bertrand Ogilvie et le public.

Jeudi 10 mars

JOURNÉES ARTS, SOINS, ET BOUTS DE FICELLE

 

10h -15h30 : Atelier musique avec les Harry's et Autopsy (Salle du haut)

16h-18h: Atelier musique avec les Harry's et Autopsy ouvert au public sur inscription (Salle du haut)

 

Ateliers par AUTOPSY & LES HARRY'S : l'idée est d'apprendre à jouer une musique spontanée sur des instruments fabriqués maison, à l'aide de partitions graphiques. L'Autopsy est un projet de musique expérimentale à géométrie variable centré autour d'Alan Courtis. En compagnie des musiciens français Ogrob et Aka Bondage, il souhaite partager son goût pour l'expérimentation ludique en travaillant avec des personnes ayant peu (ou pas du tout) d'expérience dans ce domaine

 

Les Harry's sont un groupe formé sous l'impulsion du musicien Frank de Quengo (association Sonic Protest) , du psychologue et musicien Julien Bancilhon et de l'éducatrice Anaële Vié avec six jeunes adultes autistes de l'hôpital de jour d'Antony (92).

 

* Les sessions Harrys + Autopsy sont ouvertes aux participants tout public dans la limite de 5 places par session.

 

Pour s'inscrire envoyer un mail à fdq.sonicprotest@gmail.com

 

Vendredi 11 mars

JOURNÉE ARTS, SOINS, ET BOUTS DE FICELLE

 

Vendredi 11 mars

 

10h -12h30 : Atelier musique avec les Harry's et Autopsy (Salle du haut)

14h-18h: Atelier musique avec les Harry's et Autopsy ouvert au public sur inscription (Salle du haut)

 

16h :  Atelier slam (poésie orale) en non-mixité femmes par Audrey CHENU (au café-librairie Michèle Firk)

 

Activiste du mouvement slam depuis dix ans, Audrey CHENU anime actuellement un atelier slam mensuel et une scène ouverte régulière à la Maison des femmes de Paris. Pour se donner de la force, travailler la forme et le fond pour s'exprimer et s'affirmer à travers des exercices et jeux d'écriture mais aussi autour de la voix, de la présence, du souffle, du rythme, des émotions et de la confiance en soi. Que tu viennes du théâtre, de la chanson, de la musique, du clown, du slam ou d'autres formes d'écriture, ou que t'aies juste envie d'essayer quelque chose d'amusant et créatif, bienvenue !

 

 

 

 À partir de 19h ( en mixité) scène ouverte éclectique et des surprises

 

 Poésie, slam, chanson: amenez vos textes



Samedi 12 mars

 

 

  10h -17h :  atelier ouvert au public sur inscription avec Autopsy (Salle du haut )

 

 

 

Dimanche 13 mars

 

A partir de 13h : brunch à prix libre

Je signe Brigitte, Exposition des peintures de Brigitte Nêmes, artiste de Romans/Isère, toute la journée

 

14 h  Projections de films vidéos "Courts de psy" choisis par l'association Mediapsy, suivies de discussions avec les auteurs ou un membre de la structure ayant encadré la réalisation.

 

17 h Film : Une tempête... Un film du Groupe d'Entraide Mutuelle Les envolées.

 

On voit des gens qui, ensemble, cherchent quelque chose. Ce qu'ils cherchent, ils ne le savent pas très bien. Mais ils savent que c'est important. Et pas seulement pour eux, mais pour d'autres, ailleurs dans d'autres lieux. Cette chose, ils seraient tentés de la nommer. Mais à ce moment, l'important est d'abord de la faire exister, entre-eux. Pour cela, ils ont décidé de faire un film à partir d'une pièce de théâtre, La Tempête de Shakespeare. Ils auraient pu faire autre chose, mais ils ont décidé de faire cela. Donc ce qu'ils montrent, c'est eux, jouant Shakespeare et discutant de ce que peut vouloir dire jouer Shakespeare à Aulnay-sous-Bois. Et pendant ce temps, une chose apparaît. Invisible pour elle-même, mais évidente dans la tonalité des voix, la tension des corps, une manière d'être ensemble.

En présence de l'équipe du GEM "Les Envolées" d'Aulnay-sous-bois.

 + EXPOSITION DE GRAVURES.

 

A partir de 18H30 : repas et musique

 

Concert de restitution des ateliers avec les Harry's et Autopsy.

Concert folk par la musico­thérapeute Joséphine Lazzarino accompagnée par Morena Campani.

Concert rock blues du groupe The Mouche

Projection de photos Les yeux de ces cils.

 

Repas à prix libre !

 


 

 

UNE NUIT POUR FUKUSHIMA

organisée par Bruno Boussagol

Exposition en « avant première » des planches de Frankushima de Géraud Bournet en sa présence.
Exposition de Murmures de fantômes (100 masques dispersés de la rue à la salle) de Alexandra Fontaine en sa présence.

 

Installation sonore pour cent visages en suspension

 

Vendredi 11 mars

 

Programme :

 

19h: Ouverture de la salle: Visite des expositions - Signature d’ouvrages - Buffet japonais - Buvette - Discussions informelles
19h45: Présentation des livres, BD et essais sortis dans la semaine: par Catherine LIEBERT, Chantal L’HOIR et Géraud BOURNET

 

  • 20h : Concert de harpe et lecture de Haïkus par Etsuko SHOJI 1
  • 20h30 : Lecture de la lettre de Ruiko Muto habitante de Fukushima à Mme Chan secrétaire générale de l’OMS
  • 20h45 : Projection en «avant première »: CANON DES PETITES VOIX (version 1 heure)) documentaire de Hitomi Kamanaka :
  • « L’avenir des enfants de Fukushima pouvait se lire dans celui des enfants de Tchernobyl ».
  • 21h45 : Débat à partir du film sur la situation des enfants et des mères dans les régions contaminées avec Yûki TAKAHATA, Kolin KOBAYASHI, Etsuko SHOJI et Thierry RIBAULT
  • 22h30 : Performance: UNE NUIT POUR FUKUSHIMA coordination Bruno BOUSSAGOL, photographies projetées: Elizabeth PROUVOST, musique: Yuko Oshima et Laurent Grappe, danse: Lilas NAGOYA, Patrick ENTAT et Nicolas FAYOL

23h : Présentation du Forum Social International Anti Nucléaire de Tokyo du 23 au 28 mars 2016


Table de presse avec pour leur « sortie » : La comédie... nucléaire de Yves Lenoir et Tchernobyl le nuage sans fin la BD de Ming
Restauration par l'association Sangha-Paris5

 

Appel du 26 avril Pour une insurrection artistique, intellectuelle, scientifique et populaire !
Contre la poursuite de la contamination radioactive de la planète !

logo APPEL DU 26 AVRIL
« Ce qu'il y a encore d'infernal dans ce temps, c'est de s'attarder artistiquement sur des formes au lieu d'être comme des suppliciés que l'on brûle et qui font des signes sur leur bucher ». Antonin Artaud

 

 

Essai graphique sur la catastrophe de Fukushima  et TCHERNOBYL, le nuage sans fin... Bande Dessinée réalisée par Ming avec l'Association Française des Malades de la Thyroïde »

 


Samedi 12 Mars

LA PAROLE INSURGÉE

La Parole errante, les éditions Libertalia et le festival Ta Parole,

en partenariat avec le Printemps des poètes

 

« J'ai toujours cru que, par la beauté des mots, on pouvait changer le monde. » (Armand Gatti).

 

13h Ouverture

14h Jean-Pierre Siméon et Adeline Baldacchino : la poésie comme force d'objection radicale sauvera le mode

15h15 Armand Gatti, autour de son oeuvre et des Cahiers Armand Gatti (éditions Libertalia)

16h15 Paroles de Canuts, lectures de Les ouvriers ne seront plus des orang-outans (éditions CNT)

16h45 Miguel Abensour, Penser l'utopie

18h Serge Pey autour de son livre Agenda rouge de la résistance chilienne (éditions Al-Dante)

19h lectures autour du poète palestinien Ashraf Fayad, condamné à mort par l'Arabie saoudite pour apostasie, avec Kadhim Hassan, poète irakien professeur à l'Inalco, et Sylvia Bergé, sociétaire de la Comédie-Française

 20h lecture de Lola Lafon

 20h45 Fred Alpi chante Joe Hill, Pete Seegers et Woodye Guthrie

 

 Toute la journée, espace librairie assuré par Folies d'encre.

 


 

Lundi 14 Mars

 

 

 

CARTE BLANCHE À L'ETNA 

 

 

 

à partir de 18h

 

 

 

Situé à Montreuil, l’Etna est un atelier partagé, un laboratoire artisanal, un lieu de création, de transmission et d’échanges autour du cinéma expérimental et de la pratique de l’argentique.

Pour contester au public sa place assise, passive, au contraire l'inviter à l'errance, le répandre par contagion dans une série de projections et d'ambiances. Attiré par des sons, investi par des images, pour ne pas y être soumis. L'Etna propose de construire temporairement un parcours de cinéma modulable, à travers des rideaux, au fil d'écrans multipliés, tissés des créations des cinéastes issus de l'atelier, de leurs amis et de leurs amours.

 


 

Mardi 15 Mars

 

 

 

SOIRÉE GUNTHER ANDERS AVEC NICOLAS REY

 

 

 

Günther Anders est né en 1902 et mort en 1992. Contemporain de Brecht et de Benjamin, il prend la route de l'exil tout comme eux. Il est marqué à jamais par l'horreur des bombardements nucléaires d'Hiroshima et Nagasaki et ne cessera depuis ce moment de dénoncer une société où l'humain est rendu obsolète par la toute puissance de la technologie dont le nucléaire lui paraît-être l'aboutissement le plus néfaste. Les idées d'Anders seront souvent reprises par plus célèbres que lui et ses textes circuleront notamment dans le milieu de l'écologie radicale en Allemagne et en Autriche dans les années 1970-80 mais il faudra attendre 2002 avant la publication en français du premier tome de L'Obsolescence de l'homme.

18h Film : "Que jamais nous n'aurons été là. Günther Anders, un fragment" de Roswitha Zwiegler. 16mm sur vidéo.

Roswitha Zwiegler est partie à la rencontre de Günther Anders en 1987 dans la foulée de la publication du célèbre entretien avec Mandfred Bissinger dans la revue Nature, où à la suite de l'accident nucléaire de Tchernobyl, Günther Anders appelle à empêcher physiquement les responsables de l'industrie nucléaire de nuire.

19h : Lecture d'extraits de L'obsolescence de l'homme et rencontre avec Philippe Ivernel, traducteur de Bertolt Brecht, Walter Benjamin, Theodor Adorno et de plusieurs ouvrages de Günther Anders, à propos de la pensée d'Anders, de son parcours intellectuel et de son actualité.

21h Film : Autrement, la Molussie de Nicolas Rey (16mm, 81 min, 2012).

Film en neuf bobines à partir de fragments de "die molussische Katakombe", roman antifasciste écrit par Anders dans les années 1930 et terminé en exil, publié en Allemagne en 1992 et à ce jour pas encore traduit en français. Dans ce texte matrice auquel Anders fera référence toute sa vie, des prisonniers d'une geôle d'un état fasciste imaginaire, la Molussie, se transmettent des histoires à propos du dehors, comme autant de fables à portée politique et philosophique.

 


Mercredi 16 Mars

 

 

19h Soirée "Montreuil, Arts et Cultures en liberté".

 

Après les attentats de l'année 2015, la ville de Montreuil et les acteurs culturels de son territoire (artistes, compagnies, lieux) affirment la place
de l'art et de la culture comme rempart contre tous les obscurantismes.
En présence d'Alexie Lorca, Adjointe au Maire et Patrice Bessac Maire de Montreuil et de nombreux artistes montreuillois.

 


Jeudi 17 Mars

 

CHRONIQUES PAYSANNES

 

18h30 Film  Entretien avec Laurent Cartier réalisé dans le cadre de l'exposition sur mai 68 « Comme un papier tue-mouches dans une maison de vacances fermée »

 

19h Film Frontières à St Dizier de Stéphane Gatti 

Avec Laurent Cartier, militant de la Confédération Paysanne

 

21h Film : Vague à l'âme paysanne de Jean-Jacques Rault

 

Trois paysans du Centre Bretagne livrent leur quotidien fait de travail, de plaisir, de contraintes, de doutes… entre dépendance à la manne européenne et fluctuations des cours. Le film explore ce « vague à l’âme », mais aussi la passion de ces hommes pour leur vie paysanne.

Discussions et Débats : Solitude et résistance

 

 


Vendredi 18 Mars

 

 

 

JOURNÉE DE LA CLASSE RELAIS

14h Exposition d'affiches de la classe relais et Portes Ouvertes dans la salle de classe pour la présentation des projets artistiques de l'année.

 

Depuis plusieurs années nous accueillons à la Parole errante à Montreuil, une classe relais. Derrière ce qualificatif obscur se cache un accueil temporaire adapté à des collégiens en voie de décrochage scolaire. Ces dispositifs proposent  - pour une période de 12 semaines - à des élèves de collège entrés dans un processus de rejet de l'institution scolaire de prendre du recul sur leur scolarité et de renouer le mieux possible avec les apprentissages. Ces classes ont su montrer, grâce à leur souplesse, leur utilité dans la lutte contre le décrochage scolaire.

 

La classe relais de Montreuil est hébergée à la Parole errante en immersion culturelle depuis l’année 2007.  Cela s’est traduit concrètement par la réalisation avec les différents groupes d’élèves d’une chronique en sérigraphie de leur présence dans ce lieu et des questions qui les agitaient. Autant d’affiches collectives ou d’affiches individuelles qui témoignent de leur présence et de leur cheminement dans ce lieu. En 2015, un projet ambitieux a vu le jour : il s’agissait de mener une réflexion autour du thème de l’identité et de construire un parcours mural en collaboration avec le musée de l’homme. Les affiches ont été ensuite exposées dans le musée qui acceptait de nous ouvrir ses portes avant même la réouverture officielle au public.

 


Samedi 19 mars

 

JOURNÉE CONTRE LES VIOLENCES POLICIÈRES

La Parole Errante demain et la Coordination Inter-collectifs contre les Violences Policières

21h - Concert de soutien contre les violences policières

 

Dans le cadre de la journée internationale contre les violences policières, comme chaque année au mois de mars, une manifestation aura lieu à Paris pour réclamer vérité et justice pour les victimes de crimes policiers et dénoncer les violences d'état. Le soir même plusieurs collectifs contre les violences et les crimes policiers, se coordonneront pour organiser un concert de soutien aux familles de victimes et aux blessés par la police. Ce concert sera l'occasion de mettre en place une caisse de soutien pour payer les déplacements des familles ou des blessé-es, les impressions de tracts, d'affiches à l'occasion d'un procès ou d'une manifestation.

 


 

Dimanche 20 mars

 

CHRONIQUES OUVRIÈRES

 

Exposition, films, émissions radio-phoniques

10h - 16h Films : Paysage ouvrier de Stéphane Gatti

 

Paysage ouvrier est une chronique de la vie ouvrière dans la ville de St Dizier. Ce projet s’étala sur un an. Il y eut des chroniques écrites par Michel Seonnet, filmées par Stéphane Gatti, photographiées par Paolo Gasparini et radiophoniques par Benoit Artaud. La ville de Saint Dizier est  une ville dédiée à la fonderie depuis des siècles. Le quotidien et les luttes sont vus à partir du lycée, du quartier, de différentes usines, d’un piquet de grève, d’une usine occupée par des femmes.

 

Une équipe composée de Jean Baptiste Leroux et Joachim Gatti ont réalisé plusieurs courts métrages donnant à voir le travail ouvrier sans sur-commentaires normatifs.

 

16h Rencontre avec Jean-Pierre Levaray, auteur de la chronique « Je vous écris de l'usine » du mensuel CQFD et auteur de Putain d'usine.

18h Film : Entre chien et loup  de Karim Benzidani

 


Ils sont cinq Conti, des ouvriers à avoir travaillé de nombreuses années chez Continental. Cinq Conti à faire partie des 1120 à s’être battus contre la fermeture annoncée de leur usine. Alors oui, le conflit est aujourd’hui fini, mais désormais quelque chose à profondément changé chez chacun d'entre eux…

 

20h30 Film : Une usine dans les champs de Stéphane Gatti

 

La sitram est une usine de casseroles inventée ex nihilo par 5 ouvriers techniciens parisiens. Ils profitèrent de la décentralisation pour installer leur projet à Saint Benoit du Sault près de Chateauroux à la campagne. Ils avaient l’idée d'appliquer les principes du taylorisme. Ils firent de la Sitram une multinationale. Aujourd'hui, l’usine a quasiment disparu avec ses fondateurs. Durant deux ans, nous avons rencontré les acteurs de cette histoire qui racontent qui ressemble à quelque chose  de ce qu'a vécu Simone Weil : « Hier, j'ai fait le même boulot toute la journée (emboutissage à une presse). Jusqu'à 4 h j'ai travaillé au rythme de 400 pièces à l'heure (j'étais à l'heure, remarquez, avec salaire de 3 F), avec le sentiment que je travaillais dur. À 4 h, le contremaître est venu me dire que si je n'en faisais pas 800 il me renverrait...

 


 

Lundi 21 Mars

 

GRAINE DE CRAPULE 

Compagnie La scène buissonnière

 

 

 

19h représentation théâtrale : Graine de crapule d'après    Fernand Deligny, par la compagnie "La scène buissonnière".

 

Graine de crapule retrace les tribulations pittoresques d’une éducatrice à travers une vision existentielle, poétique et enragée. Les aphorismes de Graine de crapule, aussi cocasses que féroces démontent avec humour et férocité les paradoxes du métier d’éducateur. Bonnes consciences et préjugés volent en éclat! Nul n’est épargné !

 

Adaptation, conception et jeu : Adeline Nunez

Direction du jeu : Cécile Duval

Costume : Sidonie Bergot

Collaboration à la dramaturgie : Serge Kolski

Extraits de musique de Iva Bittova

Production : La scène buissonnière

 


 

Mardi 22 Mars

 

RENCONTRE AUTOUR DU THEATRE D'ARMAND GATTI

Collectif des Metteurs en Scène d'Armand Gatti

 

15h Rencontre avec ceux qui travaillent les textes d'Armand Gatti (1ère partie)

à l'occasion de la présentation des pièces : Le Cheval qui se suicide par le feu, Le poème de Berlin, Les îles - comédie musicale au Vingtième Théâtre, lundi 21 et mardi 22 Mars

Plus d'infos sur : www.vingtiemetheatre.com/spectacle/festival-armand-gatti/

Depuis plusieurs années, un groupe de metteurs en scène se retrouve autour des textes d’Armand Gatti. La vivacité de leur démarche rend parfaitement compte de la tension du poétique et du politique dans cette écriture. L’idée, cette année, de réunir sur deux jours plusieurs groupes venus de Montpellier, Strasbourg, Genève, Montreuil et Paris permet une véritable immersion dans l’œuvre du poète dramaturge.

 


SOIREE DE SOUTIEN AU JARGON LIBRE

 

 

Le Jargon Libre est une bibliothèque de consultation où on peut trouver des livres et des archives sur l’histoire des luttes et des révolutions. C’est ouvert tous les jours du lundi au samedi de 15h à 20h, tout près du métro Ménilmontant.
Le Jargon Libre vit sans aucune subvention.

 

Pour que le Jargon Libre puisse continuer à exister et être lieu de la mémoire de luttes passés et présentes nous organisons un spectacle-concert contre les guerres de et par Dominique Grange et Tardi.

19H ACCUEIL
21H PUTAIN DE GUERRE !


Spectacle Composé de chansons, de lectures et de projection de dessin de Tardi, réalisé pour le spectacle.

Dominique Grange chante ses propres textes et aussi Sébastien Faure, Brecht, la Chanson de Craonne, Gorizia... Tardi dit des textes antimilitaristes extraits de son album « Putain de guerre! ».

Avec les musiciens Raphaël Maillet, Michaël Bideault, Jonathan Malnoury, François Fuchs, Franck Chenal.

 

Montage : Antoine Sirven

 

Repas et buvettes avant et après le spectacle. Entrée Prix Libre

 


Mercredi 23 Mars

 

RENCONTRE AUTOUR DU THEATRE D'ARMAND GATTI

Collectif des Metteurs en Scène d'Armand Gatti

 

                   15h Rencontre avec ceux qui travaillent les textes d'Armand Gatti  (2ème partie)

 

                    20h30 Représentation théâtrale : Billes de verre, éclats de plomb

 

Thérèse Bonnétat et Haciba Boucenna ont rencontré l'écriture de Gatti lors de l'expérience théâtrale Gatti menée en 2010 à Montpellier. Elles poursuivirent cette aventure avec Matthieu Aubert dans la mise en scène de La Cigogne présentée en 2012 à la Parole errante. Aujourd'hui, elles viennent nous présenter une étape de leur travail.

 

 

Thérèse Bonnétat : Auteur et conceptrice du projet

Didier Billon : Metteur en scène

Haciba Boucenna : Comédienne et lectrice

Assistante à la mise en scène : Sarah Lazarus

Jackie Taffanel : Chorégraphe et regard extérieur

Louis Ingrado : Musicien

Coproduction : La Petite Fabrique / Idéokilogramme

 

 

 

De l'île des Revenants à Blida, Marseille - centre du Monde - Saint Alban - Rodez - Aïn Kerma, deux hommes avancent. Ils ne se sont jamais parlé. Ils avaient deux ou trois choses à se dire, pourtant. Frantz Fanon, Antonin Artaud. En blanc sur fond rouge. C'est par ce récit qu'ils se rencontreront, médecin-militant et cracheur de flammes folles. Dans l'imaginaire d'une jeune conteuse, La Faro, calée au Vieux Port de la Cité. Intrépide, happée par le rayonnement profond de leurs deux êtres, elle nous les restitue avec malice dans une célébration up-tempo et une gravité visionnaire

 


Jeudi 24 Mars

 

 

 

SEMAINE DES ARTS (à Montreuil)

Université Paris en partenariat avec La Parole errante et le Labex Arts- H2H

 

 

 

                     18h 30 à 22h

« Filmer l'écriture musicale » ( Jean Paul Olive, Álvaro Oviedo, Stéphane Gatti)

 

Cette manifestation présente deux projets du laboratoire « Esthétique, musicologie, danse et création musicale » réalisés en partenariat avec La parole errante et le Labex Arts-H2H au sein du programme « Prose musicale et geste instrumental ».

 

L’idée du programme est de réfléchir à la transmission de la musique (écriture musicale et interprétation) grâce à l’utilisation de l’image ; en « ralentissant » le processus musical, le film permet d’entrer plus profondément dans les strates de la composition qui sont mises à plat par le travail de l’interprétation. Le projet a été mené par Jean Paul Olive et Álvaro Oviedo, du département de musique de Paris 8 et à donné lieu à un livre et deux films documentaires tournés par Stéphane Gatti.

 

Les deux documentaires seront projetés à cette occasion, donnant lieu à un débat sur la question de l’écriture musicale, de l’interprétation et de la manière de filmer l’écriture grâce au geste instrumental :

18h 30 Film : Bagatelles Inventaire de Stéphane Gatti

avec le quatuor Van Kuijk sur les Bagatelles pour quatuor à cordes d’Anton Webern ;

 

20h Film : Le Pierrot lunaire de Stéphane Gatti, sur le Pierrot lunaire d'Arnold Schoenberg avec Jean Roudon et des étudiants du Pôle supérieur de musique 93.

 

Les projections seront suivies d'un débat sur l'écriture musicale, l'interprétation et la manière de montrer par l'image les processus musicaux.

 


Vendredi 25 Mars

 

 

 

BAL RITAL

 

 

 

Le Bal Rital n'est pas qu'un Bal, mais aussi un moment de rencontres et de partage : une occasion originale, légère et informelle pour connaître l'Italie et les italiens. C'est la culture populaire qui est au centre de cet événement : la cuisine traditionnelle et régionale, la chanson populaire, les musiques et les danses traditionnelles, les auteurs compositeurs indépendants et engagés.

 

 

                 19h : repas, concerts, projections documentaires

 


Samedi 26 Mars

 

 

 

NOUS AVONS BESOIN DE LIEUX POUR HABITER LE MONDE

La Parole Errante demain

 

 

Nous avons besoin de lieux pour habiter le monde. Qu'il s'agisse d'un squat, d'un Groupe d'Entraide Mutuelle, d'un centre social, d'une coopérative, d'une ferme achetée, d'une librairie, d'une cantine. Des lieux. Des anciens lieux qui tentent de faire face, de nouveaux qui tentent de naître. Des lieux pour prendre ou reprendre pied dans les villes, les campagnes où nous vivons. Des lieux pour défendre un territoire ou s'en fabriquer un. Des lieux pour respirer, conspirer, penser, depuis lesquels agir, accueillir. Nous inviterons certains d'entre eux à témoigner et répondre à la question : quelles politiques des lieux ? Quelles exigences, quel refus, quel antagonisme, quelle alliance, quelle entraide, quelle solidarité, quelle ouverture, quel accueil, quelle convivialité, quels usages du monde, quel chemin à prendre ensemble ?

 

15 h Restitution des discussions thématiques réalisées lors des premières rencontres organisées par le collectif La parole Errante Demain autour de l'avenir du lieu.

 

BAL RITAL

 

20h : repas et concerts

 

 

 


Dimanche 27 mars 

 

 

 

NOUS AVONS BESOIN DE LIEU POUR HABITER LE MONDE

La Parole Errante demain

 

            11h Brunch.

 

            12h Récits autour des lieux. Différents lieux viendront témoigner de leurs expériences.

 

            15h Point d'information sur la situation de la Parole errante et discussion sur son avenir.


            17h Lecture théâtralisée de So phare away
avec Marco Candore, Jérémie Bergerac, Flo, Audrey Olivetti et Laure Porta

So Phare Away est une nouvelle d'Alain Damasio, auteur contemporain de science-fiction, qui nous plonge dans une ville minérale, modelée au gré de marées d'asphalte et traversée par un flux continu de voitures en mouvement perpétuel, d'où se dégage un smog qui fait ainsi naître la Nappe. Venez plonger dans le mystère de cette ville.
En présence d'Alain Damasio

            19h30 Repas

21h Ciné-concert :  La ville en 8mm

Les Scotcheuses, collectif de cinéma artisanal en super 8, ont décidé d'aller cramer des pellicules pour réaliser un film ou ce qui pourrait bien ressembler à un film autour de la Ville. Pour nous accompagner, nous avons fait appel à des ami.es musicien.nes qui improviseront une bande sonore en direct. Si le coeur vous en dit, prenez vos instru et rejoignez-nous pour ce ciné-concert-impro-boeuf.

 

 

 


Lundi 28 mars

 

 

 

 JOURNÉE AUTOUR DE L’ARTISANAT ET L’ÉCHANGE DE PRATIQUES

La Parole Errante demain

 

Venez participer à des ateliers, des échanges, des concerts, des discussions sur les différentes expériences de ces artisans qui s'organisent "autrement".

 

           À partir de 11h

 

Viens réparer ton vélo, t'initier à la menuiserie, à la typographie, à la sérigraphie, à la gravure sur bois, la plomberie, la maçonnerie.

 

« Question : Notre travail a-t-il commencé ?

Et s’il a commencé, en quoi consiste-t-il ?
Réponse : Notre travail va commencer à l’instant

et consiste à enregistrer le monde. »

 

À partir de 15h

 

Viendront nous égayer les oreilles les groupes : Kebo M'fumu (Rumba Zaïroise), The Sommes Ensemble (maelström sonore, intense et furieux), Serpientes (Tango fou)

 

18h Discussion : Comment la Parole Demain en tant que projet qui s'invente peut s'inspirer de ces pratiques?

Avec la Cyclofficine, la Commune Libre d'Aligre, la Requincaillerie, les Enchantières… et bien d'autres

 

20h30 Lecture de textes autour d'une expérience d'Armand Gatti dans le Brabant-Wallon 


Mardi 29 Mars

 

 

 

JOURNÉE DE PRÉSENTATION DES ATELIERS MENÉS PAR LA PAROLE ERRANTE EN SEINE-SAINT-DENIS

 

 

 

De 14h à 22h30 exposition et installation radiophonique

 

 

 

Exposition des affiches dans le projet « Jeunes pour l'égalité », mis en place par le Conseil Régional d'Ile de France.

 

 

 

Depuis plusieurs années, une équipe ( Cécile Geiger, Emilie Desjardins) parcourt les lycées d’Ile de France pour faire des affiches sur la question de l’égalité fille-garçon. C’est la première fois que nous rassemblons leur travail.

 

 

 

 

Installation radiophonique

 

 

 

Seront diffusées les cinq années de travaux d'ateliers radio dans les lycées de l'Ile­ de ­France autour de la thématique de l'égalité fille­-garçon réalisés par l'équipe radio de la Maison de l'arbre : Radio Egalité animée par Benoit Artaud, Pierre-Vincent Cresceri, Audrey Olivetti et Stéphane Gatti. 

Seront diffusés des extraits du travail radiophonique de la Maison de l'arbre (Montreuil) et de l'Entre­tenir (Saint­-Dizier) Vous pourrez écouter les programmes des radios temporaires qui ont interrogé de long en large la ville de Saint-­Dizier (Haute­Marne) entre 1997 et 1998 (territoires, radio papa, radio ouvrier, radio avec, radio des bois).

L'occasion aussi de traverser les différents supports matériels de la radio : bobinos de bande magnétique, cassette audio digitale (DAT), minidisc et enregistrements informatisés.


Mercredi 30 Mars

 

 

 

JOURNÉE DE PRÉSENTATION DES ATELIERS MENÉS PAR LA PAROLE ERRANTE EN SEINE-SAINT-DENIS (suite)

 

De  14h à 19h exposition et installation radiophonique

 

19h rencontre avec les auteur-e-s de ces projets.

 


Jeudi 31 Mars

 

 

 

LA MOITIÉ DU CIEL ET NOUS

 

20h30 représentation théâtrale : La Moitié du ciel et nous d'Armand Gatti

 

Mise en scène : Matthieu Aubert.

Assistant : Joël Zoumana.

Décor : Stéphane Gatti.

Avec Audrey Layris-Vergès, Ilyes Mniai, Déborah Portnoï, Nicolas Sers, Tess Tracy.

Coproduction : Cie Les Arbres / La Parole errante / Idéokilogramme.

 

 

 

Le gouvernement de Bonn veut mettre fin à la R.A.F (Fraction Armée Rouge). Tous les moyens sont bons. En particulier, réprimer ceux qui s’élèvent contre leurs conditions de détention : chambre d’isolement, privation sensorielle. C’est d’ailleurs au cours d’une grève de la faim contre ces mêmes conditions de détention qu'Holger Meins va mourir en prison. Gatti a beaucoup fréquenté le mouvement dont la plupart des membres de la R.A.F sont issus. Il a connu Ulrike Meinhof qui est maintenant incarcérée à la prison de femmes de la Lehrterstrasse avec plusieurs de ses camarades. C’est avec elles qu’il va écrire cette pièce. Par l’intermédiaire de ses avocats. Dialogue souvent difficile, Gatti ne partage pas les thèses de la R.A.F, mais dialogue maintenu jusqu’au bout...

 

 

 


« NOUS, LA FORÊT QUI BRÛLE »

  

Lorsque fut demandé à A. Gatti comment répondre à l'arrêt de la Maison de l’arbre à Montreuil, il a répondu : « Dorénavant, nous nous appellerons Nous, la forêt qui brûle ». Ce nom ne désigne plus un lieu géographique localisable, mais son antériorité à travers les multiples lieux par lesquels La Parole errante n’a cessé de lire l’histoire à contre-courant du déjà-écrit. « Nous, la forêt qui brûle », c’est le nom de cette antériorité dans laquelle un paysage a mûri, le nom d’un travail où la question du sens et de la transversalité, est maintenue au centre. C’est justement ce « partage du sensible » qui est menacé aujourd’hui par une logique économique. 

Dire « Nous, la forêt qui brûle », c’est rendre visible l’effacement, c’est rendre tangible la destruction de plus en plus systématique de ces lieux vivants où se tisse l’histoire concrète.

 

Partout où de la pensée est vécue, tout semble se mettre en place pour la défaire – pour que surtout le temps ne reste pas dans les corps, que les sédimentations, les stratifications ne se fassent pas.

 

S'il n’y a plus que du consommable, alors aura en même temps cessé d’exister un lieu d’inscription des vécus, des récits, où la parole puisse circuler, se transmettre, être adressée. Que va-t-il arriver si les vies ne répondent plus qu’à des besoins préfabriqués ? Où les choix pourront-ils encore exister si ce qui est proposé ne porte pas en lui-même une émancipation en regard des itinéraires balisés à l’avance ? Le contrôle généralisé se répand en générant toujours plus d’autocensure. « La forêt qui brûle », c’est redire la vigilance comme une dimension encore habitable. 

 

Nathanaële Chatelain